Opening Reception

Thursday, November 30, 2023, 5 - 9 pm

Je connais Jean- Yves Mangnay depuis de nombreuses années et je suis son parcours d’artiste depuis ses débuts. L’Art, pour lui, est une véritable religion au service de la Beauté, quelque forme qu’elle puisse adopter. Car ses intérêts et les moyens qu’il utilise sont nombreux et peuvent être d’un prime abord déroutants. Une grande cohérence se dégage cependant de son travail, dont l’axe essentiel interroge les rapports qu’entretiennent les mots, les images et leurs supports. Il a une prédilection marquée pour le langage écrit et la plasticité des mots, ainsi que pour le dessin.

Depuis le début 2021, je le vois multiplier toute sorte de tentatives pour connecter ensemble texte, image et support. Au début, cela me semblait très hétéroclite et je ne comprenais pas le lien qu’il y avait entre elles. Ce n’est qu’une fois réunies sur un mur que c’est devenu évident pour moi. Il est très attentif au support et c’est, la plupart du temps, des spécificités mêmes du support que se dégage le texte/image qui s’inscrira dessus, comme on peut le voir dans ses «miroirs dialectiques». Le cadre fait également l’objet d’expériences visant à le dégager de ses fonctions premières de protection et d’isolation pour en faire un élément intrinsèque de l’œuvre.

Ce qui est sûr, c’est que vous ne vous ennuierez pas en visitant Word in Progress, - exposition personnelle qui semble, à première vue, réunir le travail de plusieurs artistes. C’est dû au fait qu’il se sent profondément multiple et qu’il il tente de faire cohabiter harmonieusement ses intérêts divers.

Pour lui, multitude n’est pas synonyme d’incohérence.

Jean -Yves Mangnay me répète régulièrement qu’il n’y a pas de messages ou d’histoires derrières ses œuvres, qu’elles sont des expériences visuelles qui doivent être abordées à l’œil nu. Si c’est vrai pour ce qui concerne la partie texte/support de son travail, se dégage de ses dessins, d’une grande maîtrise technique, une sorte de «mythologie nouvelle» qui plonge ses racines au plus profond de la Grèce antique.

Drôle de zèbre ai-je envie de dire, comme j’aimerais en croiser plus souvent…

Béatrice Huart d’Armand